ARTICLE DE L’EXPRESS par Marion FESTRAEITS
Marions-les, pourvu qu’ils se ressemblent….
Douce a toujours aimé fabriquer des amoureux. Aujourd’hui marieuse professionnelle, elle continue d’unir des gens. Avec 80 % de succès.
Elle se nomme Douce, mais ses parents auraient mieux fait de la baptiser "Dynamite" . – Douce, elle l’est aussi, avec fougue. Depuis ses 12 ans, elle s’ingénie à fabriquer des amoureux. Comme d’autres sculptent, peignent ou versifient, car Douce ALBERTINI a un don : elle sait, d’instinct, assortir les gens. Souvent pour ses amis, elle s’est improvisée entremetteuse, avant d’offrir son talent au public, en créant sa société. Elle a une passion pour les romans d’amour, les Daphné Du Maurier, les Margaret Mitchell, cornés à force d’être relus.
Avant de se lancer ; Douce s’est intéressée aux pros de l’idylle sur fichiers. Elle en est revenue écoeurée par leur indifférence mercantile et glacée. Surtout, ne JAMAIS la confondre avec une agence matrimoniale :ça l’horripile. Juste Marieuse, à la rigueur, d’ailleurs, Elle le dit bien, Elle marie les gens, dans le sens, accorder, assembler, unir.
Chaque année, Elle reçoit plus de 600 demandes. A ces candidats, Elle demande la preuve formelle de leur célibat et un dossier : ils y racontent leur vie, leurs amours, leurs désirs, leurs dépits et leurs problèmes également. Ce qui n’a pas marché avec le premier, ce que l’on aimait chez la précédente.
Après seulement, Elle les rencontre ou pas, comme cette femme réclamant un homme pour lui faire oublier son mari, parti avec une autre. Ou ce businessman qui voulait, à son insu, payer un époux à sa fille…
Car Douce fonctionne au feeling. Impossible de travailler avec quelqu’un si Elle ne le sent pas. Pour le savoir, Elle reçoit ses postulants, toute une journée, s’il le faut, histoire de parler d’eux. « moyennant souvent une introspection, des cris et des larmes ». Rares sont finalement les élus, à peine une trentaine par an, Elle les appelle « ses complices » - jamais ses clients – L’argent est d’ailleurs vite oublié. Le tarif élevé – aux alentours de 6000 EUROS en moyenne en 2002 – est au deux tiers réinvesti dans la recherche. Marieuse, oui, « mais du XXI siècle ».
Avant toute chasse, Douce doit rentrer en « amitié » avec son « complice », discuter autour d’un verre, s’échanger des livres, « l’essentiel est de comprendre à qui j’ai à faire et de rendre cette personne confiante en elle-même. La plupart ont quelque chose à régler avant d’être prêts à une nouvelle rencontre. Comme cette jeune boulimique pour laquelle j’ai accepté de travailler (développement personnel) malgré son handicap. Aujourd’hui, pour la première fois, ses crises s’espacent. Il y a aussi cette dame que son mari a toujours estimée pour stupide, je dois lui prouver le contraire et lui montrer qu’Elle peut séduire. Souvent, le mariage n’est que la dernière étape.
Pour chacun, Douce rencontrera au moins 10 personnes, minutieusement sélectionnées. Il lui arrive même d’aborder les gens dans la rue : « êtes-vous célibataire ? leur demande –t-Elle avant de les inviter à déjeuner. De tout ce travail, l’intéressée ne sait rien. Douce ne lui présentera une personne, qu’après l’avoir longuement et amoureusement choisie, parfois en dépit des préférences annoncées : à Lucie qui n’aimait que les bruns, Elle présente le clône blond de Vincent Perez… et ils s’aiment.
Elle les a mis en contact, sans prévenir, comme des amis., et ça marche… Modeste, Elle annonce 80 % de succès…
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